Corrélation entre cannabis et troubles sexuels
Ces effets varient entre les individus, diffèrent entre les hommes et les femmes, et dépendent aussi des doses consommées. À faible dose, certaines personnes rapportent un effet stimulant sur la libido. En revanche, les consommations plus importantes peuvent avoir des conséquences négatives marquées. Ainsi, l’abus de cannabis est susceptible de provoquer des troubles de l’érection, une diminution de l’orgasme, une baisse de l’excitation, voire des rapports sexuels douloureux. Les dysfonctions sexuelles liées au cannabis restent souvent négligées, alors même qu’elles constituent une source réelle de préoccupations.
Déterminer le rôle précis des différentes drogues dans l’apparition des dysfonctions sexuelles reste toutefois complexe.
Parmi les facteurs susceptibles de favoriser ces troubles, l’abus de substances psychoactives, notamment le cannabis et l’alcool, est souvent évoqué. Toutefois, il est difficile d’isoler l’effet propre à chaque produit, car ces substances sont rarement consommées de manière exclusive. Par ailleurs, dans certains cas, elles peuvent être utilisées pour tenter de pallier des difficultés sexuelles préexistantes, ce qui complique encore l’analyse des causes réelles.
C’est dans les années 1980 qu’une première corrélation claire a été mise en évidence entre l’usage de certaines drogues et la survenue de troubles sexuels. Ces découvertes ont fortement marqué l’opinion publique, renforcées ensuite par plusieurs études montrant une association entre consommation de cannabis et dysfonctions sexuelles, notamment chez les hommes.
Cependant, des recherches plus récentes et plus solides nuancent cette vision. Une étude longitudinale ayant suivi près de mille hommes pendant dix ans n’a pas identifié de lien direct entre l’usage de cannabis et l’apparition de troubles sexuels. Au contraire, elle montre que les consommateurs réguliers de cannabis rapportent en moyenne une fréquence de rapports sexuels plus élevée que les non-consommateurs.
Enfin, une méta-analyse regroupant plus de 90 études conclut qu’à ce jour, il est impossible d’affirmer de manière certaine que le cannabis soit responsable de troubles sexuels chez ses usagers.